Dans la série des notes démesurées grandes accordées à certaines bières qui ne le méritent pourtant pas, on aura l’occasion de revenir sur certaines bières belges (décidément les préférées de Ratebeer) ainsi que sur une classique américaine.

Peut-être que si cette Go To IPA avait été la première bière que je goûte après une décennie de Lagers industriels de bas étage, j’aurais pu considérer qu’il s’agissait d’une des meilleures bières jamais dégustées. Dans la négative, il n’en est rien. Honnêtement, quand je goûte une Session IPA, j’attends deux choses importantes : que ce soit fort drinkable et que l’on sente quand même un houblon aromatique et vivifiant. Là, objectivement, je n’ai ni l’un ni l’autre de manière optimale. Cela reste quand même lourd en bouche pour un ABV de ce type et les goûts n’ont vraiment pas la fraîcheur d’une All Day IPA de Founders par exemple. Encore pour moi une bière qui aurait peut-être eu une meilleure notation le siècle précédent. Mais, ici, dans ce monde brassicole en pleine expansion, difficile de trouver un autre adjectif que moyen.

Autant j’ai beaucoup d’affection pour les bières issues de la petite brasserie dinantaise (la Caracole est une bonne Pale dans mes souvenirs et la Nostradamus une Dark Ale de caractère), autant je trouve que la Saxo est vraiment le vilain petit canard de la gamme. Trop alcoolisée en bouche, trop monolithique dans ses saveurs. Et, finalement, une drinkability aux abonnés absents. Il n’y a vraiment rien dans cette bière qui la distingue d’autres Strong Pale Ale à la belge que l’on pourrait trouver à bas prix dans des magasins hard discount. Alors de là à flirter avec l’excellence au niveau des notations…

La gamme de Saint-Feuillien (brasserie dont je suis peut-être géographiquement le plus près) n’est pas mauvaise. On y trouve des bières pour un peu tous les goûts. Et il faut admettre que les brasseurs ne sont pas de vieux dinosaures peu ouverts à la modernité mais sont, au contraire, capables de quelques fulgurances sympathiques, en témoignent, notamment, leur IPA (une des premières brasseries typiquement belges à se lancer sur ce secteur) ou encore leur collaboration avec les américains de Green Flash. Mais, au-delà de cela, il faut tout de même admettre qu’on reste dans le domaine du B- et qu’aucune de leurs créations ne peut s’enorgueillir d’une renommée de grand cru. Cette version Brune ne change pas la donne. Ce n’est certes pas mauvais à la dégustation mais, jamais, cela ne vaudra les honneurs du 90+.