Dans l’article précédent, vous avez eu l’occasion de constater que, qu’importe le style utilisé, il est parfaitement possible de réunir les deux critères dont nous avons eu l’occasion de parler dans le premier article de cette série et de sortir une grande IPA. Dans ce dernier article, on va s’attarder sur d’autres IPA qui n’ont de toute évidence pas réussi à s’imposer comme de grandes IPA ou même comme de bonnes IPA…

Comme quoi même les meilleurs brasseurs peuvent se planter. Si, sans conteste, avec un ABV de 2,2, le deuxième critère (celui de la gouleyance) est respecté à la lettre, le premier critère est totalement absent. A aucun moment, le houblon n’est mis en avant. On a juste une amertume légère un peu piquante et surtout quelconque en bouche. C’est clairement insuffisant. Seul le critère de drinkability est respecté. Pas grande IPA.

L’exemple ici est un petit peu plus interpellant que le précédent car on est clairement face à une bière qui est correcte et qui pourrait même être qualifiée de bonne par certaines personnes. Mais la question de cet article n’est pas de définir une bonne IPA mais bien une grande IPA. Dans cette optique, il faut apprécier si le houblon est bien mis en valeur. Et la réponse n’est pas inconditionnelle. Oui, on sent le houblon mais est-ce qu’il est vraiment placé sur un piédestal ? La réponse est malheureusement non. Au niveau de la gouleyance, le questionnement doit rester le même. Est-ce que la bière se boit ? Oui. Est-ce qu’elle est drinkable ? Non. Les deux critères ne sont pas totalement respectés. Pas grande IPA.

Et enfin, pour finir cet article, une TIPA issue de ce qu’on pourrait dire une (très) bonne brasserie. Alors, au niveau du critère des saveurs, pas de difficulté. Le houblon est roi. Les saveurs sont puissantes, affirmées et nombreuses. Le problème, c’est que l’ensemble est difficile à boire. On est vraiment sur du concentré de houblons et ce n’est pas très agréable lors de la dégustation. Encore une fois, la question de l’équilibre (encore plus en matière de TIPA) est extrêmement important. On ne peut pas combiner tous les houblons que l’on veut pour créer des saveurs inédites et/ou puissantes sans se pencher sur la question de la drinkability du breuvage. Qu’importe les saveurs utilisées, pour faire une grande IPA, il faut que la bière reste sessionnable. Sinon on parle d’autres choses (Barleywine, Strong Ale, …). Le critère de drinkability n’est pas respecté. Pas grande IPA.