Les Belgian Pale Ale refermentées en fûts (de chêne). Un second souffle sur ce genre en décrépitude ?

Les données du problème
Si le titre se veut volontairement provocateur, il pointe un constat de plus en plus éloquent ces derniers temps : les styles classiques belges sont de moins en moins plébiscités par les beer geeks qui ont tendance à n’y voir que des archétypes qui ne se sont pas renouvelés depuis un certain temps. Et ils n’ont pas pas totalement tort.
Loin de moi l’idée de dire du mal de ce style de bière (qu’au demeurant, j’apprécie beaucoup) mais bien souvent – et à part quelques grosses tueries souvent isolées ou établies depuis des décennies – le genre est peuplé de bières quelconques. Si certaines sont bien souvent gouleyantes, rares sont celles qui sont à la fois gouleyantes et fournies en saveurs agréables. Lors de la dégustation de bières de type belge, on a l’impression qu’il faut basculer vers des Belgian Strong Pale Ale ou des Belgian Tripel (et non rester sur des Belgian Pale Ale classiques) pour y trouver du goût et des saveurs. Mais en perdant souvent une certaine forme d’équilibre.
La refermentation comme solution ?
Avec la dégustation à l’aveugle de la Barrel Aged Unionist de la brasserie californienne de Eagle Rock, une évidence est apparue : il est possible de faire de la vraie Belgian Pale légère et de lui donner une touche résolument neuve. Je vous renvoie ici à la note de dégustation que j’ai faite en son temps de cette bière et où j’explique qu’elle est indubitablement du genre des Belgian Pale Ale et qu’elle offre à la fois des saveurs intéressantes (et originales) et une facilité à boire en corrélation avec son ABV.
Alors, que fait-on ?
Mais les choses ne sont pas aussi simples : le fait de mettre en bouteille, ou encore en fûts de chêne, une Belgian Pale Ale ne lui donne pas directement des lettres de noblesse. Si cela fonctionnait de la sorte, il ne serait guère difficile, même pour le plus mauvais des brasseurs, de produire de bons produits juste en utilisant cette technique. Mais certains essayent tout de même… Ces derniers temps, on a d’ailleurs pu assister à l’émergence de nouvelles gammes de Belgian Ale ayant subi de nouvelles fermentations en fûts de chêne ou en bouteille. Mais le résultat est souvent loin d’être parfait… pour ne pas dire pire…